Peut-on lâcher prise tout seul ?
J’ai une amie douée pour les conseils d’ordre psycho-spirituel, et son maître mot c’est « lâche prise ! » Je veux bien, mais ce n’est pas du tout évident. Peut-on lâcher prise tout seul ? C’est qu’on s’accroche à nos ennuis, nos soucis, nos peines ! Inconsciemment, on a l’impression peut-être qu’ils aident à nous définir, qu’ils nous donnent de la consistance. Il n’en est rien, bien sûr. Ou encore, on voudrait bien les déposer, mais ces fichus soucis sont obsessionnels et reviennent sans être invités.
C’est comme si on traînait une valise lourde dans le train, en criant, « Aidez-moi ! », et voici une personne qui vient offrir de la soulever pour nous, mais nos doigts restent agrippés à la poignée.
J’ai remarqué aussi qu’on lui laisse parfois prendre la valise, mais on la reprend aussitôt après !
Spontanément, ce que nous voulons c’est contrôler. Mais lorsque nous arrivons à confier notre fardeau, il se produit un retournement dans notre esprit ; le poids lâche prise de nous. Quand nous arrivons enfin à dire, « Prends-moi cela, je ne peux rien y faire ! » avec une intention complètement sincère, c’est comme si une fenêtre s’ouvrait en laissant entrer de l’air frais.
On peut déposer son fardeau en s’aidant d’une visualisation et/ou d’une prière, dans la confiance que Plus-Grand-Que Nous nous le prendra des mains. Je connais quelqu’un qui visualise son ange gardien portant un sac à dos ; cette amie fourre dedans tout ce qui lui pèse, chaque soir avant de s’endormir. Par la même occasion, elle y fourre ceux qu’elle souhaite confier à la protection divine. Un ange, ça sait trier.
Lâcher prise, comme pardonner d’ailleurs, nous est donné par la Grâce. Parfois il faut être au bout de son rouleau, jeter l’éponge. C’est alors que nous dégageons enfin assez de place en nous pour recevoir de l’Aide.